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C'est en 1947, après une enfance confortable à Nîmes, à l'âge de 25 ans, que Denys Colomb de Daunant s'installe à Cacharel, lieu perdu aux confins de terres peu hospitalières mais attachantes. Ce choix de l'après guerre est pour le moins audacieux. Ni eau, ni électricité, ni téléphone.
En 1949, il épouse Monique Bonis, la petite fille du Marquis Folco de Baroncelli qui lui même a voué sa vie à la Camargue, ses traditions et le Provençal, collaborant à l'Aïoli le journal de son ami Frédéric Mistral. Il fait prendre conscience à toute cette région de l'importance d'un patrimoine culturel à défendre au delà de la langue : le costume, les élevages de chevaux et de taureaux.
Très vite, Cacharel devient un lieu de rencontres où hommes et idées, libérés des contraintes citadines et conventionnelles, laissent libre court à l'esprit de création. Denys Colomb de Daunant y fonde un élevage réputé, (dit manade), de taureaux et de chevaux.
De l'heureuse rencontre entre un jeune réalisateur diplôme de l'Idhec, Albert Lamorisse, un poète écrivain amoureux de la Camargue, Denys Colomb de Daunant, et un enfant de dix ans, Alain Emery, naît en 1950 le film "Crin Blanc" qu'ils écrivent et réalisent à Cacharel.
Au départ de Cacharel ces immensités, entre ciel et terre, entre vents et sables, couvertes d'eau, habitées de chevaux blanc, de taureaux noirs, de flamants roses, d'enfants libres et passionnés, font rêver des générations entières.
Dès cette époque, on loue à Cacharel les premiers chevaux pour découvrir calmement ces paysages silencieux. Même inexpérimenté on peut enfin monter ces petits Crin Blanc parfaitement adaptés à nos sols humides et boueux. Se déplacer n'est pas un sport mais une tradition ancestrale. Au pas les "gardians" arpentent la Camargue derrière leurs troupeaux avec les premiers cavaliers amateurs : l'équitation de loisir est née à Cacharel sur les traces de Folco, l'enfant de Crin Blanc, au tout début des années cinquante.
Dans cet esprit de partage de nos traditions l'hôtel est construit en 1954, par Denys et Monique Colomb de Daunant, sur des terres nues. Seulement trois chambres et quatre personnes pour s'en occuper ! On l'appelle à cette époque "le Club du Petit Cacharel". Nos premiers clients sont pour la plupart des cavaliers fous de solitude. Nombre d'entre eux viennent pour trois ou quatre semaines. Il n'y a ni eau, ni électricité, ni téléphone. Tous se réunissent autour d'une table d'hôte dont on nous parle encore, soixante ans plus tard.
En 1962, l'hôtel est agrandi. Entre 66 et 68 l'eau, l'électricité et le téléphone sont posés en souterrain. Denys Colomb de Daunant, déjà conscient d'un patrimoine naturel à défendre, refuse longtemps tous poteaux et lignes qui défigureraient le paysage auquel il consacre sa vie.
En 1986, Florian Colomb de Daunant, le fils de Denys, prend la suite des destinées de Cacharel. Au début des années 90 le restaurant cède la place à une formule légère d'assiettes campagnardes. Maintenant, ce sont seize chambres, où chaleur humaine, calme et authenticité sont cultivés pour votre bonheur et pour le nôtre.
Amené à vivre un nouveau siècle et ses contraintes Florian Colomb de Daunant a pour objectif de ne pas trahir l'oeuvre de ses parents et l'esprit qui fit rêver les premiers hôtes découvrant Cacharel et la Camargue.
En 2004 puis 2006, Monique et Denys Colomb de Daunant nous ont quittés. Ils ont laissé ce lieu magique, oeuvre d'une vie de passions. Leur esprit demeure attaché, pour longtemps, à ce Cacharel et à cette Camargue qu'ils aimèrent tant. Florian Colomb de Daunant s'emploie à prolonger cet esprit.